Menés par Joseph « Beausoleil » Broussard, les papas reviennent d’une expédition contre le fort Cumberland, l’ancien fort français Beauséjour tombé aux mains des Britanniques. Ils en rapportent un butin composé d’argenterie et de confiseries de Boston, et quelques bonnes bouteilles de vins de France, qui sont toujours bien représentés sur la table de Beausoleil, un grand corsaire et un bon vivant, doublé d’un bon papa.

La trappe et la chasse n’ont pas de secrets pour les enfants de la colonie de Petitcodiac : moyens de survie, ce sont aussi des jeux passionnants pour des enfants qui ont toute la nature pour terrain de jeu. Il y a aussi la pêche qui se pratique en hiver en faisant un trou sur la glace.

Des familles originaires de l’ancienne Acadie ont été dispersées et fuient les soldats britanniques. Elles passent par le village de Petitcodiac et doivent être hébergés pendant quelques jours. Pendant que les parents s’échangent de graves nouvelles, les enfants fraternisent.

C’est comme le Bon Dieu qui arrive au village. Tout le monde veut faire la fête pour l’accueillir. Mariages, baptêmes. Le curé a du travail. Les enfants sont très excités par la fête. Malheureusement la visite du père Leloutre risque de gâcher l’atmosphère.

Une expédition militaire venue de Nouvelle-Angleterre déferle sur le village : des maisons ont été brûlées et il faut maintenant reconstruire. Les enfants veulent aider les parents et apprendre les métiers de la construction.

Chaque hiver apporte son lot d’effrayantes tem pêtes où les adultes se terrent dans leurs maisons en retenant leur souffle. Intrépides, désobéissants et joueurs insatiables, des enfants se perdent dans le blizzard.

D’un seul coup de mascaret (« la grosse vague »), la marée diluvienne de la Baie Fançoise (Baie de Fundy), gonfle subitement la rivière Petitcodiac : gare à ceux qui ignorent les cycles de la mer ! Les autres s’en servent habilement pour leurs transports… et pour leurs jeux.

Un enfant blanc est malade. Un ami Micmac lui présente sa grand-mère guérisseuse qui concocte une potion magique. Tous les enfants fêtent sa guérison en dégustant… du pop corn, une friandise bien locale que les Micmacs préparent en maîtres.

L’oncle d’un enfant est revenu blessé d’une escarmouche avec les soldats britanniques. Les enfants ont peur que les agresseurs reviennent. Ils trouvent des endroits pour se cacher et cela se transforme en jeu. Le régiment de Boishébert s’installe au village. Les enfants sont fascinés par les tambours, les costumes, les drapeaux, le décorum. Ils s’inventent un jeu où ils sont aussi les tambours.

Les enfants vont au champ couper les foins. Ils les ramassent. Pendant que les grands-papas manient la faux, les enfants font des meules, se lancent dedans. Grand-maman apporte le repas. C’est le pique-nique.

Après les moissons, auxquelles ils participent activement, les enfants s’inventent des royaumes dans la grange. Ils se cachent et se découvrent.

Il arrive au village avec toutes les pacotilles, les jouets, les miroirs venus d’Europe et de Nouvelle-Angleterre. Il ouvre sa grosse malle. Il a même des vêtements. C’est un vrai coffre au trésor. Les enfants se déguisent.

Avec leurs amis Micmacs, les enfants de la Petitcodiac apprennent à tirer le meilleur de l’hiver : en traîneau ou en raquettes, il n’y a jamais trop de neige! Mieux : en fixant des limes sur des planchettes de bois qu’on attache sous les mocassins, on se lance sur les étangs gelés à une vitesse folle… Vive le pati! La célébration de la naissance de Jésus avec sa promesse de cadeaux est certainement, pour nos petits héros, le meilleur moment de l’année. Et si le missionnaire Leguerne est dans les parages, rendez-vous à la chapelle pour une messe solennelle de minuit.